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Les monades urbaines (EP)

by CHARBON

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1.
La mine 03:17
Faire trois pas en avant Faire deux pas en arrière Tant qu’on a du courant Tant qu'on a de la lumière Pour creuser nos tunnels dans la nuit Au plus bas de l’échelle dans les puits Épuisés mais Go on ! On dame nos remblais D’une pelle monotone Et sous un ciel d’étais Sur une nappe à carreaux Vichy Manger notre pain blanc, noir et gris En chantant les chansons d'autrefois Pleines de soleil et de joie Le vieux refrain rayé D’un vieux rêve oublié Charriant du charbon Du fer ou bien de l’or Wagon après wagon Effort après effort Comme des bêtes de somme hébétées Assomées par les tonnes de poussée Petits poucets perdus En regardant en arrière Vu qu’à perte de vue S’étendent les carrières Qu’on a lâché le compte des embranchements Qu’on n’a plus de papier pour tracer le plan Seules nous restent les chansons d'autrefois Pleines de soleil et de joie Le vieux refrain rayé D’un vieux rêve oublié Compagnon de galère Amuseur de galerie Vétéran d’une guerre Sans balles et sans fusils Chacun s’en va poursuivre sa tranchée Écrire des lettres à sa fiancée En évoquant la ronde Promesse de son ventre Qui déjà creuse son monde Dans la tiédeur de l'antre Et sortira prête à empoigner Le seau et puis la pelle des ainés En chantant les chansons d’autrefois Pleines de soleil et de joie Le vieux refrain rayé D’un vieux rêve oublié
2.
Je me lève Et dehors La nuit n’est pas couchée Un vague souvenir de rêve Dans mon corps Chiffonné Je me lève Fume et court Une cigarette, le café C’en est fini de la trêve C'est le retour Aux hostilités Cette guerre du quotidien Sûr que j’en verrai pas la fin C’est pas pour ça que faut pas la faire Pour gagner sa place en Enfer Je descends Dans l'arène Matador et taureau Reprendre ma place dans le rang Dans la chaîne Sans un mot Baisser le Même levier Cinq-cent fois dans la journée Faire du mieux que mon corps peut Fatigué Et je sais Que cette journée finira comme les autres Moins vite, moins forte, moins haute Au mieux je ferais le même chrono Si je triche en partant un peu plus tôt Et j’éco- -nomise pour Acheter ces magazines Où l’on peut voir en photo Et l’amour Et le bonheur facile De ces gens Plus doués que moi Qui savent comment il faut faire Pour se sentir bien vivant Sans état D’âme devant le mystère De cette vie grise qui vire au blanc Puis à la nuit puis au néant De grandes attentes en grands dénis De terre promise en peuple trahi Mêmes maux Mêmes gestes Mêmes causes pour mêmes effets Petit poète à court de mots Tout ce qui me reste Je le sais C’est d’attendre Impavide Que le sablier se vide Vu qu’il n’y a plus de rêve à vendre Acheter Cette réalité Où pas un jour ne passe sans Que nous menions à l’abattoir Les plus purs de nos élans Sans plus de morale à l’histoire
3.
Rollerball 03:15
Dans la campagne verte Au petit matin A cette heure où la fête Aura battu son plein En robe de soirée En tenue d'apparat Le champagne à la main Le lance-flamme sous le bras On ira... Brûler des sapins, brûler des sapins Du crépuscule à l'aube en se versant du vin Brûler des sapins tant qu'il y en aura Pour faire danser les ombres de ce monde qui s'éteint Brûler des sapins Sur le bleu des collines Pieds nus dans la rosée A moitié livide Et à demi-grisé A cette heure où le ciel Est entre chien et loup Regarder l'étincelle Embraser l'amadou Pour enfin Brûler des sapins, brûler des sapins Du crépuscule à l'aube en se versant du vin Brûler des sapins tant qu'il y en aura Pour faire danser les ombres de ce monde qui s'éteint Brûler des sapins Qu’as tu donc Jonathan ? Je te sens loin de nous À scruter les montagnes A en chercher le bout Est-ce ton nom sur les lèvres De milliards de personnes Qui fait que tu frissonnes Alors que l'air est tiède ? Jonathan E., Jonathan E. Jonathan E. Jonathan E. Jonathan E. Jonathan E.
4.
Dites-moi Quand c'est qu'on arrive À ce bon port Sur le bon quai Avec les bonnes valises Le bon passeport Et le bon ticket S'il vous plaît Dites-moi Si c'est encore loin Le bout du bout du chemin Le x sur le plan Et si quelqu'un Ou quelque chose Ou un lapin Nous y attend Sur ce tapis à contre roulant Où notre train va s'épuisant À chaque pas on se sent un peu plus Jogger sur un ruban de Möbius Le mollet au bord de la crampe On tâche de ne pas lâcher la rampe Mais cet amoncellement de choses Prend des airs d'escalier de Penrose Dites-moi Quand donc ça s'arrête, ça Cette révolution Planète ou électron De faire la trotteuse sur la montre Pour émarger dans le livre des comptes S'il vous plaît, dites-moi Jusqu'où tout ça s'étend Cette promesse d'horizon Cet Everest en faux plat Dont le sommet et le panorama se tiennent hors de portée de nos pas Sur ce tapis à contre roulant Où notre train va s'épuisant À chaque pas on se sent un peu plus Jogger sur un ruban de Möbius Le mollet au bord de la crampe On tâche de ne pas lâcher la rampe Mais cet amoncellement de choses Prend des airs d'escalier de Penrose Encore une marche, encore un mètre Encore un pas, encore un saut Avant que le moteur ne hoquette Qu'on nous range sur l'aire de repos À regarder passer les trains Remplis de vaches pleines de veaux Filer droit vers cet abattoir Manquer de peu tomber de haut Dites-moi À quoi tout ça rime Le métro, le boulot, le dodo À qui profite le crime De se sentir toujours en retard Même quand on part toujours plus tôt S’il vous plait dites-moi Ce qui vous reste en rayon Qui motive cette Passion Sachant que mon instinct d'animal Répugne à vendre sa peau de l’ours pour tout parier sur Blaise Pascal J’ai beau changer de fusil d’épaule Marcher de cet air convaincu Actor studio bien dans son rôle De chasseur-cueilleur de dahu Sauter dessus ramper dessous Autant que je peux tirer des coups Je reste ce prédateur sans cible Qui mord sa queue comme un débile Fauve dans sa cage, tourneur en rond J’ai beau me dire qu’il faut être patient Je sens bien que l’administration Des anges n’existe plus depuis longtemps Qu’au bout du jaune de cette route N’est ni sorcière ni magicien Qui lève le voile, qui lève le doute Qui sache où ça va d’où ça vient J’ai beau courir toutes les écoles Faire des essais pour tous les rôles À la terrasse du quotidien Je me sens toujours serveur à rien Joueur de dinette sur son plateau À faire mine de ne rien renverser De cette terre touillée dans l’eau Qu’on fait passer pour du café D’Amazon à Alexandrie À s’en parcheminer les yeux À se tuer au petit feu De la faible flamme d’une bougie Découvrant l’ampleur du mirage Dans chaque livre à chaque page Où tous les mots ne servent qu’à cacher L’effrayante blancheur du papier
5.
Maintenant qu'on a plus de poètes que de mots Et pas grand chose à dire de nouveau Puisque tout ce qu'on sait faire C'est bégayer l'éphémère Autant se taire Autant se taire Et s'allonger dans l'herbe Regarder les soleils Qui un à un s'éteignent Jusqu'à ce que le froid vienne Jusqu'à ce que le froid vienne Et nous prenne A présent qu’on a plus de plaisirs que d’envies Et pas grand chose à faire de nos vies Puisque tout ce qui nous reste C’est de balancer le leste De nos montgolfières Autant le faire Et voir s’embraser l’herbe Quand s’écrasent les soleils Que nos poussières s’y perdent Jusqu’à ce que le feu vienne Jusqu’à ce que le vent vienne Et nous sème

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released March 31, 2022

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charbon Paris, France

CHARBON, Los Teignos, Arnaud Cueff : vous pouvez bien m'appeler comme vous voulez, ça ne changera pas grand chose à ces chansons. Pourquoi je fais ça ? Parce que je ne sais pas ne pas le faire...

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