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1. |
L'appel de la forêt
03:07
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C’est un souffle dans le soir
Qui remonte la rue
Un pouvoir de mémoire
Qui réclame son tribu
C’est l’odeur familière
Que j’avais oubliée
Qui me traque et me flaire
Et qui va m’empoigner
C’est l’asphyxie soudaine
Qui me prend et m’étreint
La promesse d’oxygène
Tout au bout du chemin
Et comme l’instinct me presse
En regardant au loin
Je sens les poils qui se dressent
Sur le corps de mon chien
C’est ton parfum d’humus
Et c’est le gras de ton herbe
Ce qui se terre dans tes musses
Qui n’a ni nom ni verbe
C’est le son de ton souffle
Et ta voix de rivière
Et entre tes fougères
La tiédeur de ta mousse
C’est les champs du possible
De ta nature chaste
Cette campagne paisible
Qui attend qu’on la dévaste
Sous la lune rousse
En regardant au loin
Je sens les dents qui poussent
Dans la gueule de mon chien
C’est le son de ton corps
Le soir au fond des bois
À l’heure des mises à mort
Des curées aux abois
C’est le moment de ronger
Les longes et les colliers
L’heure où le sang bouillonne
L’heure des pattes que l’on rogne
C’est l’heure de mordre à pleines dents
Même la main qui nourrit
De reprendre son rang
Sans remords ni merci
Et quand soudain l’appel
de la forêt survient
Je regarde mon loup cruel
Qui dévore mon chien
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2. |
Les lions
03:57
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Tes yeux
Sont un puits de vertige
L'envers d’une corniche
Où je ne peux
Que m’accrocher à
Tes yeux
Qui me regardent
Tant que j’y tombe
Ou vais cahin
caha tu vois
C'est un mal dont je me repais
Le plaisir de fouiller la plaie
Du vieil androgyne amputé
Que j'étais avant de te trouver
C’est ce poison qui me guérit
Ce remède qui m’affaiblit
La fenêtre d’une prison
Sur le mur de l’horizon
Ta voix
Vient baigner ma soif
Fendre ma carafe
À grandes eaux, la cascade de
Tes mots
Torrents et taureaux
Piétinant le sable
De ma chair vague
et si perméable
C'est un mal dont je me repais
Le plaisir de fouiller la plaie
Du vieil androgyne amputé
Que j'étais avant de te trouver
C’est ce poison qui me guérit
Ce remède qui m’affaiblit
C’est la fenêtre d’une prison
Sur le mur de l’horizon
Et je me défends
Comme je peux pour échapper à ça
Mais je me rends
Dès que je peux
À l’envers et l’endroit
De tes yeux de ta voix
Ton corps
C’est mon Sud et mon Nord
Une contrée que j’ignore
Ce pays étranger
Mais si famillier
De tes hanches
Jusqu’à ton épaule blanche
Il me parcourt
Effaçant les repères
À mesure que je m’y perds
C'est un mal dont je me repais
Le plaisir de fouiller la plaie
Du vieil androgyne amputé
Que j'étais avant de te trouver
C’est ce poison qui me guérit
Ce remède qui m’affaiblit
C’est la fenêtre d’une prison
Sur le mur de l’horizon
Et je me défends
Comme je peux pour échapper à ça
Mais je me rends
Dès que je peux
À l’envers et l’endroit
De ton corps, de tes yeux, de ta voix
Et toi, tu me traverses sans rien savoir
Des tempêtes qui m'abiment, papillon
De ce battement d’ailes dans le soleil du soir
Qui au matin décime les lions
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3. |
Les amours chiennes
03:18
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Personne ne m’attend
Ni chez moi ni même au tournant
Personne ne me compte
Parmi les choses qui comptent vraiment
Personne, vraiment personne
Avec ma gamelle de croquettes
Mes jouets plastiques qui font pouic-pouic
Dans mon panier sur la moquette
Je me sens virer neurasthénique
Meilleur ami de la femme : c'est dit
Mais je me sens pas plus avancé
Je passe mes journées à ressasser
C'est l'anarchie dans mon Youki
Encore dix heures de patience
À regarder par la fenêtre
Ces ribambelles de chats qui dansent
J’en crèverai un, un jour peut-être
Deux fois par jour descendre pisser
La queue remuante, truffe aux aguets
Sentir ce vent de liberté
En m’étranglant dans mon collier
Un jour de plus à ne plus sentir
L’odeur âcre de ma vie de chien
Prétextant un os à enfouir
Je creuse mon tunnel dans ton jardin
Faire le beau, donner la patte
Ramener le bâton pour me faire battre
À chaque fois que les gros yeux passent
Faire les oreilles et la queue basse
Une nuit de plus au pied de ton lit
À mettre des poils sur ton tapis
Les grands soirs se faire caresser
Tirer sa crampe sans trop japper
Un jour de plus à ne plus sentir
L’odeur âcre de ma vie de chien
Quand tu l’avances pour me nourrir
Je m’imagine t’arracher la main
Encore une année à trainer
Cette patte folle qui tremble un peu
Seize mois que le véto assurait :
Il en a pour un an ou deux
Une semaine de plus tout seul
À attendre que tu te joues de moi
Que tu me mettes une baballe dans la gueule
La roulette russe, j’attends plus que ça
Un jour de plus à ne plus sentir
L’odeur âcre de ma vie de chien
Si c'est comme ça que ça doit finir
Je compte bien manger à ma faim
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4. |
Le nouveau monde
03:55
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J’en ai vu des étoiles filantes
Griffer l’ardoise de mon attente
Puis se prendre dans de sombres filets
Et s’évanouir comme feux follets
Puis j’ai vu ton étoile filer
Et ricocher jusqu’à mes pieds
En relevant tes yeux sur moi
Déplier l’aube la plus claire qui soit
J’en ai connu de ces jours d’hiver
De froid mordant de peu de lumière
À progresser contre le vent
Vers le fond de champ des tableaux des flamands
Il a suffi que tu me frôles
Pour que fonde la neige sur mes épaules
Que tout un printemps se libère
De mon glacier jusqu’à mes rivières
Avant ton étoile, je n’étais qu’insomnie
Soupirant le désir, son étymologie
Veilleur de ciel, guetteur de sémaphore
Sentinelle du crépuscule à l'aurore
Soufflant sur mes doigts gourds dans la nuit et le froid
J’ai fait mille fois le tour de ce chemin de ronde
Jusqu’à ce que ton visage, ton regard et ta voix
Me conduisent au rivage du Nouveau Monde
J’en ai visité de ces cités géantes
Aux rues écarlates aux tours incandescentes
Où tous comprennent toutes les langues
Sauf la mienne d’étranger qui s'étrangle
Un mot de toi aura suffi
Pour que je sache le nom de ma patrie
Après un silence aussi long
Ce qui m’appelle tu y réponds
J’en ai bâti des églises, j’en ai construit des ponts
Pour enjamber le vide et les fleuves profonds
J’en ai tressé des cordes pour m’attacher au mât
Ces soirs de tempête où rien ne va
Il aura suffi de ta main
Pour me ramener au sol chaque fois que je m’envole
Et panser toutes mes blessures
À la douceur de ton flanc et de ta chevelure
Avant ton étoile, je n’étais qu’insomnie
Soupirant le désir, son étymologie
Veilleur de ciel, guetteur de sémaphore
Sentinelle du crépuscule à l'aurore
Soufflant sur mes doigts gourds dans la nuit et le froid
J’ai fait mille fois le tour de ce chemin de ronde
Jusqu’à ce que ton visage, ton regard et ta voix
Me conduisent au rivage du Nouveau Monde
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5. |
La route des Indes
03:55
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Loin de la rue qui
Bat son plein je
Me réfugie
Dans le creux de
Tes bras et si
Je tremble un peu
C'est de chaleur
Quand je suis
Cette route des Indes où se déploient
Tes déserts et tes jungles rien que pour moi
Suspen
Du le temps fige
tout mouvement
Et me dirige
Vers tes yeux que
Vers ta bouche qui
Et ton souffle
Me conduit
Sur cette route des Indes où se déploient
Mes déserts et mes jungles rien que pour toi
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6. |
Quelque chose noir
02:58
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Là bas à l'horizon
S’approche quelque chose noir
On pourrait bien au fond
Faire mine de ne pas le voir
Laisser filer le temps
Attendre que ça passe
Vu qu’à la fin tout passe
Les choses comme les gens
On pourrait faire semblant
Mais c’est bien du sang rouge
Qui s’écoule lentement
Alors que rien ne bouge
On pourrait ne pas relever
Mais à force de ça
Personne ne se relève
Quand il tombe au plus bas
J’en suis sûr on pourrait continuer encore longtemps comme ça
À boire ce mélange de demie-tristesse et petit quart de joie
Oh le beau festin que voilà !
Alors nous y voici
Quelque chose noir a grandi
Lentement il se déverse
Comme une coulée épaisse
Recouvrant les jardins
Jusqu’au pas de la porte
Même en sautant très loin
Impossible qu’on en sorte
Il nous reste toujours
Cette entrée de service
On peut faire le tour
Longer le précipice
On est bon à ce jeu
De se cacher les yeux
De savoir respirer
En se pinçant le nez
Je suis pas sûr qu’on puisse continuer encore longtemps comme ça
À boire ce mélange de demie-tristesse et petit quart de joie
Manger ces repas qui ne nourrissent pas
Dans nos mots dans nos souffles
Maintenant quelque chose noir
Que l'on crache et qu’on tousse
Yeux vitreux cœur blafard
On voudrait se refaire
Revenir en arrière
Mais on ne sait plus à quoi ressemble
La couleur, le goût et l’odeur d'être ensemble
Alors on se tient le ventre
On grimace en silence
On va se parfumer
Pour masquer la pestilence
Bouche ouverte, paupières closes
Et la tête en arrière
On attend que quelque chose
Fasse ce qu’il sait faire
C’est certain on ne va plus continuer encore longtemps comme ça
À boire ce mélange de demie-tristesse et petit quart de joie
Oh le beau poison que voilà !
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7. |
La Pangée
02:48
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Une porte, un mur
Et le ciel tête en bas
Sous les pieds pas de sol
Juste la ligne de tes bras
Escher a fait cette cour
Et ses mille escaliers
Pour monter dans les tours
Ou descendre s’y percher
Les paupières ouvertes
C’est un peu d'Italie
Jupe Klein chaussures vertes
La Thessalie aussi
La galerie du musée
D’une ville perdue
Où l’on voit s'animer
Le corps des statues
Les paupières closes
C’est une chambre obscure
Où l’on frôle des choses
Sans en être bien sûr
À tâtons se trouver
Parmi tous ces îlots
Où l’on flotte à moitié
Fils de l’air, fille de l’eau
24 secondes
Par image se révèlent
Les reliefs de deux mondes
Et leurs plages de sel
Comme deux continents
Étrangement familiers
S’en vont dérivant
Reformer la Pangée
Appesanti
Dans cette apesanteur
Dans l’air chaud engourdi
De vertige en torpeur
Découvrir ce pays
Dont on avait rêvé
Et qu’on sent juste ici
Il suffit d’y tomber
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8. |
Perceval
02:51
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Dans le grand ouest j’ai vérifié
Il n’y a rien qui vaille la peine
Pas une église pour t’y trouver
Même en y priant des semaines
Pourtant je sens au plus profond
Que tu existes plus que moi même
Croire en toi n’est pas un problème
C'est même ma seule religion
Des hauts sommets vers la vallée
Je t’ai appelé sans savoir ton nom
Et l’écho qui me revenait
Avait la voix de la raison
Mais je sens tout au fond de moi
Qu’il n’y a pas de raison à ma foi
Et que mon pas sur ce chemin
Mènera ton visage à mes mains
Perceval
Poussé par le vent
Je le sais ce Graal
C'est toi qui m’attends
En arpentant routes et champs
Des ruisseaux jusqu’à l’océan
Je me suis 1000 fois égaré
Pour 1001 nuits te chercher
Et dans l'amoncellement des villes
Tapis volants, lampes à huile
N'étaient que des fatras d’objets
Sans aucun lien vers ton secret
J'ai bien failli ne plus y croire
À genoux, usé dans le noir,
Mais dans les splendeurs de la Terre
Vivait la preuve de ton mystère
Et comme je poursuivais ma route
Dans cette nuit quoi qu’elle m'en coûte
J’ai traversé cette clairière
Où j’ai reconnu tes yeux clairs.
Perceval
Poussé par le vent
Je le sais ce Graal
C'est toi qui m’attends
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9. |
Nourrir le chien
02:46
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Il ou elle est parti
Et c'est l’épais silence
Qui recouvre la maison
Il ou elle est parti
Emportant tous les sons
Siphonnant chaque mot de son sens
Chaque chose de sa raison
Il ou elle est parti
Et chaque objet d’hier
On ne sait plus très bien
Aujourd'hui à quoi il sert
Si ce n'est à se taire
Si ce n'est à se taire
Il ou elle est parti
Emportant tous les gestes
Et ces traînées évanouies
C'est tout ce qu’il en reste
Il ou elle est parti
Et ne reviendra plus
Jusqu’à ce qu’on oublie
Et le nous et le eux
Et le Tu jusqu'au Je
Il ou elle est parti
Et s’installe ce grand chien gris
Qui va se rouler en boule
Au bout du lit
Il ou elle est parti
Et même si on le nourrit
On sait bien que le chien
Partira lui-aussi
Il ou elle est parti
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10. |
L'heure du loup
03:31
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Quand le soir
Tombe entre chien et loup
Que le bleu vire au gris
Que la lumière se replie
Rai orange sous la porte
De la nuit
Gravée comme une eau-forte
Où es-tu mon amie ?
Quand le loup
Sort les crocs que les ombres
S'étirent jusqu’à se fondre
Sur les bâtiments flous
Que Paris devient Londres
Moi je sais
Venir la mauvaise heure
Où es tu mon âme sœur ?
Et moi je titube
D’un fantôme à l’autre
De tes habitudes
Dans ces endroits qui sont les nôtres
Entre le loup et le chien
Je remonte ta piste
Mais je ne trouve rien
Que mon animal triste
Quand le chien
Coincé par le loup noir
Va chercher un point de fuite
Dans l'entonnoir du soir
Que tout se précipite
Que s’étale
Le glacis sélénite
Où es tu mon étoile ?
Quand le loup
Pousse le chien et l’accule
Sur le fond d’horizon
Buvard du crépuscule
L’encre plombe les moutons
Et j’appelle
En tirant sur ma chaîne
Où es tu ma femelle ?
Et moi je titube
D’un fantôme à l’autre
De tes habitudes
Dans ces endroits qui sont les nôtres
Entre le loup et le chien
Je remonte ta piste
Mais je ne trouve rien
Que mon animal triste
Quand le loup
Bouffe le chien dans le ciel
Que le rouge soleil
Saigne bleu sous les coups
Que le jour,
La main sur le cou se dissout
Où es tu mon amour ?
Quand la ville
N'est plus qu’ombre de ville
Et lumières en scaphandre
Sous la surface de nuit
Il fait froid y descendre
Et je peine
À trouver l'oxygène
Où es tu ma sirène ?
Et moi je titube
D’un fantôme à l’autre
De tes habitudes
Dans ces endroits qui sont les nôtres
Entre le loup et le chien
Je remonte ta piste
Mais je ne trouve rien
Que mon animal triste
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11. |
L'intime abri
02:22
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Au creux de mes bras
Tu t’endors
Et tout contre moi
La tiédeur de ton corps
M’apaise et m’engourdit
Et blotti au chaud
Moi j'écoute
Les milliards de gouttes
Chanter sur le carreau
La berceuse de la pluie
Le matin bleu
Viendra bientôt nous lever
Le temps qu'on peut
Il y a juste à profiter
Des heures étales
Du silence et du calme
Au creux de tes bras
Je m’endors
Il n’y a rien qui soit
Ni plus doux ni plus fort
Que cet intime abri
Se sentir une fois
Simplement
Au parfait endroit
Et au parfait moment
Dans le ventre de la nuit
Dehors le monde
Marche comme il peut sur la tête
Rien qu’une seconde
Moi je veux croire qu’il s'arrête
Sur ce berceau
Des beaux amants aux enfants do
Je veux me souvenir
Toute ma vie
Du moindre soupir
De cette nuit
Car je pourrai dire
Quand je serai bien vieux
Un soir je fus heureux
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charbon Paris, France
CHARBON, Los Teignos, Arnaud Cueff : vous pouvez bien m'appeler comme vous voulez, ça ne changera pas grand chose à ces chansons. Pourquoi je fais ça ? Parce que je ne sais pas ne pas le faire...
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