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La malentente

by CHARBON

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1.
Il est 7 heures et tu n'es pas rentré Je me lève seule et bois seule mon café Ce n'est qu'un autre de ces petits matins d'une nuit passée à t'attendre en vain Qu'il est le loin le temps où tu te faisais porter pâle Pour qu'on reste sous la couette ou pour qu'on parle Que c'est loin... Il est 8 heures et pas un signe de toi Et mon mauvais sang gagne mon sang froid Je sais bien qu'ton boulot n'est pas facile Mais bon sang, qu'est-ce que ça coûte un petit coup de fil Et moi j'attends comme une conne Un signe sur mon téléphone qui ne vient pas Et je peine à me souvenir De mon tout dernier sourire dans tes bras. Il est dix heures et tu viens de m'appeler Mon amour désolé, vite fait bien fait J'ai beau me dire qu'il n'y a pas mort d'homme Y a pas de vie de femme non plus sous ton barnum Où sont-ils ces temps d'amours où nous vivions d'eau fraîche De croissants au petit jour après une nuit de sexe Où sont-ils ? Il est midi et je n'attends plus rien De cette journée comme hier et semblable à demain Et je refais le compte de tes absences Sans trop savoir si tout ça a un sens Y en a t-il une plus belle que tu retrouves à l'hôtel tous les soirs Serais-tu de ces adeptes du mensonge des cinq à sept va savoir Et il est six heures et je quitte le boulot La nuit arrive mais il est encore tôt Le temps d'un verre et le temps de m'asseoir De me refaire le film de notre belle histoire Que reste-t-il de ce qui nous faisait rêver Maintenant que tous nos rêves sont sur échéancier Pas grand-chose Il est huit heures et je ne rentrerai pas J't'écris une lettre que je déchire cent fois Notre amour est un rendez-vous manqué de fantômes et d'habitudes sans rien à espérer Mais quand tu m'appelles soudain Et que ta voix demande enfin Où je suis Je ne dis rien d'autre que bonsoir J'ai dû bosser un peu tard Mais j'arrive.
2.
Je revois Toute la scène au ralenti Les éclats De voix, de verre, les débris Arrachés À leur train-train déraillé Soulevés Par la violence de l'ennui Et pourtant Y avait de l'amour dans tout ça Et pourtant De la confiance et de la foi J'y croyais Au point de ne pas voir arriver Le fossé De ce bonheur routinier Déglingué, abîmé Planté sur le bas côté D'une route à contre-sens Tôle froissée, corps crevé Je crois qu'on a trop tiré Sur la corde à nos cous et sur l'ambulance Je me souviens De ces jours presque effacés Ô combien Tu étais belle, moi léger À courir Sous la pluie nous abriter Et l’odeur De ta nuque échevelée Mais c’est loin Tout ce bonheur évadé Si lointain Qu’il n’en reste qu’une vague idée C’est tout comme Une esquisse que le temps gomme Dans une nuit Où plus un chat gris n’accommode Dans l’airbag, hébétés Planté sur le bas côté D'une route à contre-sens Tôle froissée, corps crevé Je crois qu'on a trop tiré Sur la corde à nos cous et sur l'ambulance C’est toujours un trajet quotidien Où le bête accident survient Le pied crispé sur la pédale de frein L’air de rien Tout s’éteint
3.
Les origamis 03:20
Tu as jailli dans mes ténèbres un lundi J'en étais encore ébloui le mardi Mercredi j'ai pris ta main dans la mienne Jeudi je n'étais que fleurs et poèmes Vendredi, orphelin, je languissais de te serrer Contre moi Samedi nuit blanche Dormir le dimanche Et mourir d'asphyxie dans nos bras J'ai rencontré tes parents un lundi Rendu mon appartement le mardi Mercredi on a fêté nos deux ans Et jeudi tu m'annonçais un enfant Il est né vendredi et nous sommes tous deux devenus des parents Samedi au parc Dimanche sur le lac À ramer contre le vent Et sur les calendriers Ces vieux jours s'en sont allés Repliées comme autant d'origamis Les feuilles blanches de nos vies Tu as appelé de ton boulot ce lundi Pour nous dire que tu ne rentrerais que mardi Mercredi c'était moi qui revenait tard Réunion de parents d'élèves jeudi soir Vendredi, quelques fois, dîner avec tes amis Ou les miens Samedi, faire les courses Dimanche à bout de souffle À pester sur le lendemain Tu m'as dit "il faudrait qu'on parle" un jeudi Que t'avais rencontré quelqu'un d'autre le lundi Que le mardi, après mûre réflexion Mercredi t'avais pris ta décision Vendredi notre enfant, nos amis et nos parents L'ont appris Samedi à pleurer Dimanche à trier Nos affaires dans des cartons Et sur les calendriers Ces vieux jours s'en sont allés Repliées comme autant d'origamis Les feuilles blanches de nos vies
4.
Ma nature 03:22
Sur les murs si forts autrefois Je vois se fissurer la pierre À coups de racines à coups de lierre Ma nature y reprend ses droits Noirci l’albâtre, fendu le marbre Comme au charbon, comme au burin À pas de buissons sous les arbres Ma nature regagne du terrain Elle n’est pas de ces fauves que l’on sème De ces catastrophes que l’on fuit C’est un poids lourd au bout de ma chaîne Qui rogne ma patte et me poursuit Et me poursuit Elle semblait domptée pour de bond Au point de lui tourner le dos Mais voilà qu’au moindre faux bond Ma nature revient au galop Dans les avenues de ma ville Je la vois desceller les dalles Forcer chaque gond de chaque grille Voici ma nature de vandale Ce n’est pas un rêve dont on s’éveille Ni une peste dont on guérit C’est une interminable fièvre Une vie qui pousse dans la vie Et la détruit Il n’est pas d’abris si lointain Et si sûr pour s’y réfugier Quand ma nature déclare la faim Il faut se laisser dévorer C’est une nature vengeresse Que rien ne peut apitoyer Elle vient pour tenir la promesse Faite à mon coeur de Prométhée Et incrédule tu dévisages Cette nature douée pour le saccage Quand mes chiens partent pour la curée Tu me tends ce regard étonné Mais au fond tu savais
5.
Le gaz 02:50
Est-ce que j'ai fermé le gaz ? Est-ce que je t'ai dit que je t'aimais ? Je ne sais plus Ce qu'il y avait dans cette case Je ne parviens pas à me le rappeler Je suis perdu J'ai sur le bout de la langue Le souvenir de nos baisers Mais tout est flou J'ai beau lancer le boomerang Rien ne revient dans mes pensées Et tout à coup Ressurgit ta voix Qui me disait ces jolis mots Qu'on attend toute une vie Est-ce moi qui ai rêvé tout ça Ou les as-tu réellement dits Je ne sais plus trop Est-ce que j'ai bien fermé le gaz La fenêtre, tirés les rideaux Écouté la fin de ta phrase Il y a six mois dans ce resto Est-ce que j’ai fermé le gaz Est-ce que je t’ai dit que tu comptais Bien plus que tout Presque effacés sur mon ardoise Il y a ces syllabes de craie Et tous ces trous J'ai des souvenirs de couleurs Mais toute la grisaille quotidienne Me laisse un blanc Dans le formol où pompe mon cœur Mon amnésie refait des siennes Quand soudainement Ressurgit ta voix Qui me disait ces jolis mots Qu'on attend toute une vie Est-ce moi qui ai rêvé tout ça Ou les as-tu réellement dits Je ne sais plus trop Est-ce que j'ai bien fermé le gaz La fenêtre, tirés les rideaux Écouté la fin de ta phrase Il y a six mois dans ce resto Est-ce que j’ai repris tes clés Quand tu m’as dit que tu partais Je ne sais plus Si c'est moi seul qui ait merdé Ou si les torts sont partagés Tout est confus Aurais-je confondu gaz et vin Au moment de laisser couler l’eau Dessous les ponts Ce verre à moitié vide ou plein C'est tout ce qui me reste de ce resto Et l’addition
6.
Le sable 02:24
Je me souviens comme si c’était hier Le vaste monde à portée de nos main La valise vide, l’humeur légère Marchant vers le lointain C’était compter sans l’horizon Qui recule à chaque pas que nous faisons Et nos rêves rapetissant à mesure qu’on s’en rapproche Jusqu’à tenir dans la poche Je me souviens comme si c’était hier, Ce moment où tu as pris ma main En m’entraînant dans la clairière En bordure du chemin C’était compter sans le mauvais temps Qui refroidit les plus doux instants À force de pluie et de vent, de ciel noir on finit Chacun son parapluie Je me souviens comme si c’était hier De mon départ l’humeur légère Je voudrais revenir à cet instant Où ma vie était devant Mais tout est loin dans le brouillard Même la clairière et les cieux noirs Et mes valises vides sont lourdes, j’ai plus d’eau dans ma gourde Et du sable plein les poches
7.
Putain 02:32
Y a cette fille qui t’approche La langue au bout des yeux Et des seins plein les poches Avec les poches en feu Qui te regarde par en dessous En ramenant ses cheveux Pour présenter son cou A tes crocs amoureux Ce genre de chaperon rouge Qui va se frotter au ventre Du moindre loup qui bouge Pour voir si ça le tente Du genre fille à soldat Du genre chair à canon Qui parvient où qu’elle soit A sonner le clairon Putain ! C’est le genre qui sait y faire Et laisse trainer sa ligne Qui appâte et qui ferre Dans le bocal des copines Une pécheresse aux yeux clairs Et Lilith et Manon Dans laquelle on se perd Pour voir si c'est profond C’est pas ton genre de femme Mais c’est le genre de femelle Qu’on renverse sur la table En cassant la vaisselle Et moi je me sens mémère Slimfast et Tupperware Trop lourde pour que tu me portes Et me prenne de la sorte Putain ! La voilà qui rigole A chaque chose que tu dis D’un rire qui sent l’alcool Et le fruit interdit L’air de rien qui te touche Le bras et puis sa bouche Qu’elle essuie sur le dos De sa main. Aussitôt Je me lève et m’approche Comme une propriétaire Glisse une main dans la poche Sur ta fesse à l’arrière Et toi petit garçon Tu m’embrasses sur le front Et m’annonce comme une fleur Que cette fille, c’est ta soeur. Oh! Putain !
8.
9.
10.
Les zèbres 04:10

about

Splendeurs et misère du couple entre pop et rock, avec tout ce qui peut se glisser comme grain de sables entre deux personnes qui s'écartent, jusqu'à créer des déserts...

credits

released April 9, 2021

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charbon Paris, France

CHARBON, Los Teignos, Arnaud Cueff : vous pouvez bien m'appeler comme vous voulez, ça ne changera pas grand chose à ces chansons. Pourquoi je fais ça ? Parce que je ne sais pas ne pas le faire...

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