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1. |
Les cartographes
03:32
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C’est une boule de terre
Une boule de pluie
C’est un monde debout
Mais à demi groggy
Qui dévale sa gorge
Pâte de râles et de rires et de cris
Et se poursuit
C’est un monde de forêts
Perdues entre les villes
Où rien ne dort jamais
Rien n’est jamais tranquille
Jours et nuits contigus
Sans repos ni repus
Et continue
C'est une géographie
Une carte à faire et à refaire
Pour estimer le lieu précis
Où l'on se perd
C’est un monde de mers
Prisonnières du bocal
Où dérivent les déserts
Sans but et sans escale
Sans motif, ni figure
Sans légende, sans signe, sans augure
Et perdure
C’est un monde de ciel
Où s’épuisent les oiseaux
Et de courtes échelles
De rails et de barreaux
Dont rien ne s'élève
Qu’un parterre de marches
Sans relâche
C'est une géographie
Une carte à faire et à refaire
Pour estimer le lieu précis
Où l'on se perd
C’est un monde de chats morts
Et vivants à la fois
Un désordre de corps
Où le chaos fait loi
Rien ne s'y gagne, rien ne s'y perd
Tout s'y transforme, de la poussière à la poussière
Et persévère
C’est un monde figurant
Un accessoire du vide
Une forme d’excipient
Ni amer ni acide
Pour faire passer le temps
Et le goût et l’allant
D’être vivant
C'est une géographie
Une carte à faire et à refaire
Pour estimer le lieu précis
Où tout se perd
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2. |
Blanc-Mesnil
02:53
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Moi j'ai rêvé
De grands espaces
De grands canyons où tout se passe
La poussière au loin
D'un cheval qui approche
Qui dépasse le train
Et de l'or plein les poches
Qui survient
Moi j'ai rêvé
De ce désert
De tracer une croix sur la carte et sur la terre
En disant
Je ferai une ville à cet endroit
En dix ans de ces clous, de ces rondins et de ces planches
Elle naîtra
Et elle aura le nom d'une vierge
D'une sorte d'arbre ou de ma mère
De ces noms trop longs qu'on abrège
Un nom d'Autriche ou d'Angleterre
Peu m'importe
Tant que c'est un nom que le vent porte
Une rumeur dont on fait les rêves
Un murmure posé sur les lèvres de colons
Ceux-là arriveront timides
Et protestants durs à la tâche
Qui dresseront là leurs églises
Et des clôtures, tendront des bâches
Et prieront
Pour que Dieu bénisse les troupeaux
Pour qu'il épargne leurs enfants
Et fasse pleuvoir ce qu'il faut d'eau
Sur les champs
Et le village deviendra ville
Avec ses ivrognes, ses bandits
Ses mineurs claquant dans les filles
Dans les cartes ou dans le whisky
Du bordel
Et le pasteur clâmera à la messe
Que le diable rôde dans les ruelles
Que tout Job doit aimer l'éternel
Qui le blesse
Puis disparaître jusqu'à l'oubli
Ressurgir 10 ans plus tard
Dans le soir
Du terrible incendie
Pour y claquer le flanc des bêtes
Et les voir dépasser les hommes
Les hommes qui s'enfuient
Dans la nuit
Mais je vivais à Blanc-Mesnil
Capitale de l'inutile
Une ville qui tourne en rond
Autour d'un soleil de béton
Où chacun étouffe dans sa cage
En rongeant son frein et sa soif
D'évasion
D'évasion...
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3. |
La fonte
05:08
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Ben, que voulez-vous que je vous dise
Assis tout nu sur la banquise
J’y ai froid comme tout le monde
Et j’ai peur que la glace fonde
Tel le frileux bonhomme de neige
Qui se réchauffait près du poêle
Je rêve d’être au sec face au feu
Mais plus ça chauffe, plus je vais mal
Doigts pilés, montres molles
Bras fondus qui ne collent
Plus même à nos flancs
Corps usés, gestes flasques
Tronc crevés par les flaques
Creusés par le vent
Ainsi fond, fond, fond
Le continent
Nous nous dissolvons
Dans le vaste océan
C’que nous étions
Va s’évanouissant
Tout n’est qu’une question
De soleil et de temps
Glace suintante sur nos pôles
Crevasses aux épaules
La fièvre gagne le froid
Le vieux permafrost
Où plus nul n’accoste
Craquelle sous nos pas
Ainsi fond, fond, fond
Le continent
Nous nous dissolvons
Dans le vaste océan
C’que nous étions
Va s’évanouissant
Tout n’est qu’une question
De soleil et de temps
La canicule nous mord
Tout ruisselle et se tord
Nos vieux igloos s’effondrent
Et tout part dans la bonde
La banquise se fissure
De congères en coulures
Du vieux monde qui s’efface
Ne restera aucune trace
Pas même une image
Pas même un mot
Pas même un rivage
Juste de l’eau
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4. |
Take shelter
02:29
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5. |
Gymnastique agnostique
01:52
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Mon père j'ai péché
Je ne crois pas en Dieu
N'y ai jamais cru
Et j'en crève
De me balader
À demi nu
Dans ce rêve
Parmi ces arbres pourrissants
Déserts de fruits
De serpents, de serments
De serments
Mon père, j'ai péché
Je ne crois pas en dieu []
N'y ai jamais cru
Et j'en bave
Pour éclairer la nuit
Les parois de suie
De ma cave
À brandir ma pauvre lanterne
Et voir danser mon ombre
Au fond de la caverne
Ma lanterne
Mon père j'ai péché
Je ne crois pas en dieu
N'y ait jamais cru
Et j'en pleure
Me cachant à chaque
Coup de couteau à chaque Isaac
Qui se meurt
Pas de buisson ardent
D'arc-en-ciel ou d'archange
Juste de vaines louanges
Dans le vent
Et des temples qui nous servent de refuges
Face à la sécheresse de ce déluge
Ne restera qu'à la fin
De la soif de la faim
Et le nom effacé
D'une luge
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6. |
Le plomb d'oiseau
02:39
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Au point du jour
Moi j'étais oiseau
Ailes déployées
Vent dans le dos
J’avais une ombre pour chaque forêt
Et dans chaque grand lac un reflet
Mais même le ciel est une prison
Quand on s’y fatigue sans raison
Alors l’oiseau
Je l’ai posé
Plumes pour poils, je suis devenu loup
Hurleur à la lune, croqueur de cous
Courant jusqu’à l'épuisement
Dans des champs de neige aveuglant
Mais un chaperon aura suffi
Pour que mes envies de meute m'ennuient
Alors le loup
Je l’ai muselé
L’instant d'après j'étais ce gentil chien
Entre douces caresses et jeux dans le jardin
J’avais sans doute les meilleurs des maîtres qui soient
Et une place rien que pour moi
Mais il me manquait la parole
Pour me sentir parmi les hommes
Alors le chien
Je l’ai dressé
Le jour s'achève
Et je suis cet humain
Qui nomme chaque chose, le monde dans la main
Mais à présent que vient la nuit
Je suis regrets je suis mélancolie
Du vaste ciel aux sombres sous bois
Dieu que j'étais vivant autrefois
Qu’importe demain je me lève tôt
Et j’irai plomber cet oiseau
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7. |
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De la dame pipi au héros grec
De la Garenne-Rancy à Balbec
Qu’importe l’heure où le lieu
La couleur du pion, les règles du jeu
Grand bienfaiteur, petit malfrat
Folle de Chaillot ou fou d’Elsa
Rien ne sert de mourir
Pas plus que de naître ou de compter les points
Il faut juste se détendre
Ce n'est qu'un moyen moment à passer
L’arme à gauche qu’on va rendre
Autant vider son barillet
Tout n’est que divertissement
Gros nez rouge ou gueule d’enterrement
On compose
Prend la pose
Tout ça pour passer le
Tant qu’on peut courir on court
Sachant qu’on ne finira pas le tour
On s’arrache
Pour le panache
Et parce qu’on ne sait pas faire autrement
Foutu queutard, femme fidèle
Chroniqueur d’art ou top model
Dictateur grabataire
Ou bien martyr révolutionnaire
Médaillé d'or ou bon dernier
Peintre raté, garçon manqué
Victime ou bien bourreau
Chacun fait ce qu’il peut de son billaud
Boulevard du crépuscule
Ces ombres qui gesticulent
Devant les feux de la Saint-Jean
C’est tout notre orgueil déchantant
Tout n'est que divertissement
Gros nez rouge ou gueule d’enterrement
On compose
Prend la pose
Tout ça pour passer le
Tant qu’on peut courir on court
Cou coupé comme poulets de basse cour
Inutiles, vains, futiles
Sans mobile mais toujours en mouvement
Entre l'ecclésiaste et le pari de Pascal
Chacun pave son enfer de belle morale
Même si cette voirie ne mène nulle part
Ça ne nous empêche pas de terrasser et d’y croire
Sifflant en travaillant
Déchantant en chantant
Tout n’est que divertissement
Gros nez rouge ou gueule d’enterrement
On compose
Prend la pose
Tout ça pour passer le
Tant qu’on peut courir on court
Sachant qu’on ne finira pas le tour
On s’arrache
Pour le panache
Et parce qu’on ne sait pas faire autrement
Tout n'est que divertissement
Gros nez rouge ou gueule d’enterrement
On compose
Prend la pose
Tout ça pour passer le
Tant qu’on peut courir on court
Cou coupé comme poulets de basse cour
Inutiles, vains, futiles
Sans mobile mais toujours en mouvement
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8. |
Cette mer
03:36
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Filles de hasard ou de destin
Nées du grand tout par petits riens
Les cellules vont se divisant
Petit peuple d’un petit néant
Des profondeurs vers la surface
S’agglutinant et inventant
Foule d’espèces, foule de race
Nageant, rampant, foulant, volant
Jusqu’à ce que l’une d’entre elle
Se redresse sous le ciel
Et parte à l'assaut
De ce monde nouveau
Sous le soleil indifférent
La nuée gagne le torrent
Depuis la montagne qui ruisselle
Depuis les neiges provisoires
Comme un flot brun qui se déverse
Une forme de coulée épaisse
La lente gravité d’une huile
Allumant des feux et des villes
Dans son sillage
Incendies et carnages
Sans plus de méchanceté
Qu'un troupeau affamé
De rus en ruisseaux et rivières
Jetées dans le fleuve jusqu’à la mer
Les vies s’évadent et vont grossir
Sans laisser de grands souvenirs
Le terrain vague d’un océan
Ventre d’épaves, gueule de vent
Qui ronge patiemment les falaises
Troue les remparts, dévore les berges
Jusqu’aux portes
Dont chaque gond éclate
Aux villes qu’on croyaient fortes
Mais s’effacent sur les cartes
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charbon Paris, France
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